Dans le cadre d’un projet de résidence artistique du musée du LaM, la photographe Marie-Noëlle Boutin est allée à la rencontre des habitants du quartier des Oliveaux à Loos (haut-de-France). Alice et Nicolas ont suivi le fil des rencontres entre la photographe et ses modèles.

Prendre une photographie peu sembler être un acte trivial qu’on réalise tous dans un geste quotidien — mécanique — à travers les téléphones portables qui sont augmentés d’un instrument photo-sensible.

Face à l’impératif d’une économie temporelle, l’artiste défend l’idée de prendre le temps avec ses sujets. Expliquer pourquoi et comment réaliser une photographie, n’hésitant pas à dévoiler ses inspirations et ambitions autour de son projet à celles et ceux qu’elle va marquer sur le négatif. Quels sont les photographes qui l’influencent, quelle typologie des portraits… En somme, déconstruire l’image fantasmée du photographe qui vient pour saisir une image et s’échapper de suite. C’est aussi dans une logique d’équilibre dans la relation entre photographe/photographié — tout particulièrement avec des personnes qui ne sont pas des professionnels de l’image — d’avoir un certain contrôle sur l’image qu’ils vont donner à voir, le but étant de faire participer de manière proactive le modèle.

Atelier gravure proposé par le LaM aux participantes du projet, après une visite du musée.

 

Les discussions, les interactions, on fait l’objet d’un montage sonore qui sera intégré à l’exposition de la photographe au musée du LaM :

 

 

Le quartier est presque désert, la chaleur est intense et les quelques passants se réfugient à l’ombre.

 

Suite à cette première rencontre la photographe retrouve les participants dans leur quartier à Loos, près de l’espace mosaïque, en plein été sous un soleil pesant, le thermomètre avoisine les 39 °C, l’herbe des espaces verts est jaunie , séchée et crépite sous les semelles.

 

Marie-Noëlle et les participantes cherchent les bons emplacements pour réaliser les prises de vues.

 

Marie-Noëlle et le groupe s’avancent entre les tours des Oliveaux, la Kennedy domine les autres au centre de l’ensemble. La photographe sait où aller, elle se laisse guider entre les puits de la lumières blafardes du soleil qui irradient d’une chaleur épaisse le groupe. Elles progressent entre les ombres des blocks en béton et les confettis brillants que laissent passer le feuillage des arbres arides. Les modèles guident également, elles connaissent le quartier, c’est le leur…

 

Les femmes du projet photographient, commentent, blaguent en observant la scène inhabituelle.

 

Une fois l’emplacement trouvé, les corps posés, la photographe installe son trépied et enveloppe sa tête dans le voile opaque qui lui permet de faire la mise au point de la chambre photo argentique.

 

Chacune leur tour passent devant l’objectif pendant environ une vingtaine de minutes.

 

La haute tour Kennedy domine le reste du quartier. Emblématique du quartier des Oliveaux, elle est promise à une destruction étage par étage dans le cadre d’un projet ANRU 2.

 

La luminosité pose des difficultés techniques : les scènes sont très contrastées par la dureté des rayons du soleil, la photographe compose néanmoins et réalise ses clichés… Les interactions qui étaient au début une curiosité pour les modèles, commencent à devenir plus ordinaire au fur et à mesure des échanges. L’appréhension de l’objectif et de la transe de la photographe qui s’affaire fini par se dissiper comme hypnotisé par la trivialité des gestes que répète avec dextérité l’artiste au grès du « clic » qui vient rythmer de manière sporadique sa danse.

 

Montage sonore des prises de vues dans le quartier :

 

 

LES BEAUX ENDROITS

La Condition Publique s’exporte hors-les-murs dans toute la Métropole européenne de Lille et même jusqu’à Bordeaux !

En réponse aux problématiques de territoires, artistes designers, architectes et membres de la Communauté Créative s’ouvrent une réflexion sur la manière de réinvestir l’espace public.

Dans une logique de “faire ensemble”, chaque Bel Endroit mêle projets artistiques, participatifs et en impliquant une multitude d’association et partenaires de tous horizons.

 

 

 

 

A diffuser sans modération !