Photos Julien Pitinome, Nicolas Lee – ENCRAGE – octobre 2016 / Côte d’Opale

Texte Nicolas Lee, Laura Beaudoin

Le 24 octobre 2016 débute l’évacuation et la destruction du bidonville de Calais, aussi appelé « la jungle » par les exilé.e.s, qui compte à l’époque près de 10 000 habitant.e.s. Des autobus s’affairent alors à éloigner aux quatre coins de la France celles et ceux qui cherchent à traverser la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne.

Pendant cinq ans et encore aujourd’hui, les candidat.e.s à la traversée sont traqué.e.s et délogé.e.s par les forces de l’ordre. « Dispersez ce camp que je ne saurais voir. » La politique de « non-fixation » des migrant.e.s est de mise sur la Côte d’Opale. Au prix de destructions répétées des lieux de survie des exilé.e.s, cette politique consiste à empêcher les exilé.e.s de s’établir et de créer une nouvelle « jungle ». Une politique qui sonne faux, puisque la quasi totalité des exilé.es présent.e.s sur la côte cherche à rejoindre la Grande-Bretagne. Calais n’est censé être qu’une parenthèse dans leur itinéraire d’exil. A bout, ils et elles sont prêt.e.s à tout risquer pour fuir la France. Cinq ans plus tard, la situation ne s’est guère améliorée. Les camps présents à Calais et Grande-Synthe sont démantelés systématiquement et les tentes des exilé.e.s, lacérées et coupées au couteau, rendant leur quotidien invivable. Avec l’arrivée de l’hiver, un accueil digne des exilé.e.s et la fin des expulsions pendant la trêve hivernale qui a débuté le 1er novembre, sont d’autant plus urgents.

 

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